« De la bonne musique, ou rien ! »

Pour le jeune Adonis, tout commence vraiment à l’âge de 13 ans, quand son père, désespéré de le voir traîner avec un groupe de rap à Cotonou, le fait asseoir et écouter religieusement « Rosie » (Francis Cabrel, Sarbacane, 1989). « Voilà de la bonne musique, disait-il, soit tu fais ça, soit tu oublies la musique ». Et ce sera le dernier conseil, disons, la dernière menace artistique du paternel.

Adonis poursuit alors son éducation grâce aux vinyles hérités de son père, et à la chorale dirigée par sa mère. Ferrat, Brassens, Brel, Aznavour, Cabrel... d’un côté. Chants traditionnels africains, chants religieux, Myriam Makeba, Angélique Kidjo... de l’autre. La passion et le dévouement débordant de l’adolescent lui valent à ses 15 ans, sa première guitare acoustique (un joyau cédé par le curé de sa paroisse pour tous les services rendus à l’église). Un artiste est né !

En juin 2007, Adonis sort un premier disque de dix titres (Sur la route des hommes) dont le succès médiatique inattendu le précipite sur les scènes du Bénin et lui fait goûter aux "joies" d’un début de notoriété. Mais Adonis rêve déjà plus loin. Il rêve de devenir un grand artiste, c’est-à-dire : jouer à l’Olympia dans dix ans, chrono !

Alors, en septembre 2011, sa guitare au dos, et ses petites économies en poche, le jeune artiste de Cotonou débarque à Paris.

2012, la galère.

2014, une première signature qui échoue.

2018, un café musical à Orléans

2020, un deuxième album : Les Amours jaunes

2021, deux belles rencontres : Esthen Dehut et Aurélie Cabrel des Studios Baboo Music.

2022 : le rêve d’un Adonis plus mûr mais qui, heureusement, n’a rien perdu de sa flamme, reprend. Ainsi, avec Esthen Dehut à la réalisation, l’histoire de son nouvel album s’écrit, ironie de la vie, à Astaffort, sur les terres mêmes du grand Francis Cabrel. De quoi rassurer, dans sa tombe, le père de l’artiste : « De la bonne musique, papa, de la bonne musique ! »